La désertification au Burkina Faso juin 22, 2017 – Posted in: Burkina Faso – Tags: , ,

La journée mondiale contre la désertification s’est tenue cette année à Ouagadougou au Burkina Faso clamant « Notre terre, notre maison, notre avenir ».

Elle est célébrée le 17 juin depuis plus de 20 ans, sous l’impulsion des Nations Unies, pour sensibiliser à ce fléau qui touche particulièrement l’Afrique.

La désertification touche près de deux milliards d’habitants sur la planète, en particulier en Afrique. Le changement climatique joue un rôle croissant dans ce désastre pour les humains et la biodiversité, mais la destruction des forêts ainsi que l’intensification des cultures et de l’élevage jouent également un rôle très important dans ce phénomène.

Désherbant dans un champ de coton

Considérer les populations locales

La croissance de la population humaine amplifie le processus de dégradation des sols, entraînant dans encore plus de pauvreté les populations concernées qui sont déjà parmi les plus pauvres du monde. C’est un non-sens humain car il existe de techniques de gestion des sols qui permettraient de limiter leur érosion et leur dégradation, tout en aidant les populations locales à améliorer leurs conditions de vie.

Le thème principal de cette année a été le lien entre la dégradation des terres et la migration. Cette dernière est en fait un facteur aggravant considérable car les nouveaux venus se rajoutent aux autres, mais en plus ils n’ont pas bien souvent les techniques de gestion ancestrales des terres. Parfois aussi ils sont de passage, cultivateurs itinérants ou éleveurs pasteurs.

Le développement de nouveaux champs de coton se fait à un gros coût environnemental

Le programme Net Positive Impact s’est engagé dans les objectifs de lutte contre la dégradation des sols, au Burkina Faso en particulier. La stratégie que nous soutenons s’inscrit dans les objectifs du gouvernement de parvenir à la « neutralité sur la dégradation des terres ». Il faut endiguer celle-ci au plus vite et réhabiliter ce qui peut l’être.

Trouver comment faire, en particulier face à l’immigration, est la grande question.

Sécurisation foncière et agroforesterie

Ce que nous lançons avec conviction avec l’ONG Burkinabé NATUDEV est une double approche.

  • 1- Sécuriser les terres pour les populations autochtones.

2- développer l’agroforesterie pour valoriser durablement le couvert végétal.

Le premier objectif de sécurisation des terres pour empêcher la destruction légale du couvert forestier a été atteint par la signature d’un accord entre l’Etat et les communautés locales. 4500 hectares d’habitats naturels – qui sont de plus cruciaux pour la faune sauvage – ont été sécurisés à l’usage exclusif des femmes des communes de Pô et de Guirao.

Les femmes sont des acteurs fondamentaux

Il existe plusieurs espèces locales d’arbres qui possèdent un intérêt économique. Si on arrive à en valoriser les productions, on évite l’implantation des cultures érosives et on améliore la qualité des sols. Le karité peut-être produit en quantité, mais le Néré a aussi des débouchés considérables et non satisfaits, la liane Séba fait un jus délicieux, et elle produit des centaines de fleurs qui peuvent aider à produire du miel, etc.

Il faut donc d’urgence quitter les modèles destructeurs pour prendre en compte les besoins de l’environnement et des populations les plus pauvres.

Nous allons aussi travailler pour que les produits puissent être valorisés par la transformation au bénéfice des populations locales (voir www.elephas.fr).