Les sites naturels classés au Patrimoine mondial de l’Unesco victimes de braconnage ou d’exploitation illégale de la forêt avril 24, 2017 – Posted in: Éléphants, Éléphants, Tous les Projets – Tags: ,

Un rapport, que vient de publier l’organisation non gouvernementale WWF, révèle que près de 45% des quelque 200 sites naturels classés au Patrimoine mondial de l’Unesco sont victimes de braconnage ou d’exploitation forestière illégale.

Les espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction qui vivent dans ces sites connaissent des prélèvements illégaux. Le braconnage des éléphants, des rhinocéros et des tigres, espèces vulnérables, est signalé dans au moins 43 des sites. 26 sites connaissent quant à eux des cas d’exploitation forestière illégale d’espèces végétales précieuses (bois de rose et ébène notamment). La pêche illégale est pratiquée dans 18 des 39 sites marins et côtiers.

Le braconnage met non seulement en péril les espèces, mais aussi l’économie locale car il diminue l’attrait touristique des sites classés. Pour l’éléphant, le préjudice est estimé à près de 23,5 millions d’euros de recettes touristiques pour le continent africain.

Le commerce d’espèces sauvages se situe au 4e rang mondial des commerces illicites et est estimé entre 15 et 20 milliards de dollars. Le commerce illégal de bois d’œuvre, responsable de 90% de la déforestation des grands pays tropicaux, représente de 30 à 100 milliards de dollars par an selon le WWF.

Le rapport souligne également que le braconnage est exercé à la fois par les populations locales et par des criminels étrangers. Mais il faut distinguer celui pratiqué à petite échelle par les habitants pour s’approvisionner en viande de brousse, de celui pratiqué à grande envergure par les réseaux criminels.

Il devient donc de plus en plus évident que les campagnes pour la protection des animaux dans les pays développés ne suffisent plus, et qu’il est urgent d’agir sur le terrain. Les gardes forestiers présents dans les parcs naturels seront toujours trop peu nombreux. Il est maintenant nécessaire de travailler avec les populations locales pour, d’une part, qu’elles sortent de la misère, et pour que d’autre part elles réalisent que les parcs peuvent leur bénéficier.

Ce sont ces objectifs que s’est donné le projet Elephas : soutenir l’autonomisation économique des femmes du Burkina Faso pour la gestion d’un corridor naturel, vital pour les éléphants.

Il faut donc mobiliser des groupements de femmes pour leur permettre de valoriser les ressources forestières locales et notamment le karité qui sera utilisé pour fabriquer des cosmétiques. Au moins 50% des profits réalisés seront reversés pour financer des projets de développement concret.

C’est ainsi que pourront être préservés les éléphants et les zones forestières.

Qui voudrait qu’un jour les éléphants n’existent plus que dans les livres ou dans les zoos ?