Nicaragua – Paso del Istmo décembre 16, 2016

Réhabilitation et au maintien du corridor de Paso del Istmo, lien fragile entre le nord et le sud du continent américain.

L’Isthme de Rivas, langue de terre entre l’Océan Pacifique et l’immense lac Nicaragua comprend une mosaïque de paysages (forêts, rivières, lacs, marécages et mangroves) qui revêt une importance capitale en termes de ressources en eau, aussi bien pour les populations locales que pour la faune sauvage. Les derniers lambeaux forestiers assurent le maintien de la continuité entre le nord et le sud du continent. Ils sont indispensables à la survie de plusieurs mammifères tels que le Jaguar, le Puma ou le Coati ainsi que plusieurs autres espèces menacées comme le Singe Araignée ou Perroquet Amazone à tête jaune. Les plages de la côte pacifique servent également de lieu de nidification pour quatre espèces de tortues marines.

L’intégrité biologique du corridor est aujourd’hui menacée. L’élevage, associé à la pratique de monocultures industrielles, accélèrent le morcellement des forêts littorales du Nicaragua. 46% de la population locale vit en dessous du seuil de pauvreté et bien que grand propriétaire foncier dans sa grande majorité, elle se voit contrainte de vendre les terres pour faire face aux difficultés économiques croissantes qu’elle rencontre. Il s’ensuit alors des destructions de nombreuses forêts. Ce qui a pour effet d’augmenter la fragmentation des habitats, la perte de connectivité biologique et l’isolement des populations animales.

Fondée en 2005 par une Américaine et une Nicaraguayenne, l’ONG Paso Pacifico travaille avec les populations et les organisations locales. Elle a réussi à motiver 6 communautés villageoises qui bordent les deux principales rivières qui traversent l’isthme de Rivas d’agir en commun pour préserver leur environnement. Ces populations, comptant environ 2 000 personnes de la population Mestizo, sont volontaires pour participer à l’effort de réhabilitation et au maintien du corridor forestier de Paso del Istmo.

Olivier BEHRA s’est rendu pour la première fois sur cette zone en 2011 dans l’idée de voir sur terrain la nécessité d’apporter des financements pour les projets de l’association. La diversité de paysages est tellement fantastique qu’elle pouvait offrir une énorme diversité de plantes et donc un  fort potentiel de valorisation de la flore locale pour aider les populations locales à aller plus facilement vers des productions alimentaires et commerciales en accord avec la conservation de leurs ressources naturelles.

Paso Pacifico a pu mettre en place un système de suivi des espèces de faune les plus menacées. Elle a aussi travaillé avec les paysans pour des actions  de reboisements agro-forestiers, indispensables au maintien du lien de biodiversité. 25.000 arbres ont été plantés avec succès sur 38 hectares et plus de 30.000 arbres mis en pépinière. 29 hommes et 6 femmes ont été formés à l’agriculture biologique intensive et un manuel de vulgarisation de la culture du cacao (sous couvert forestier) a été finalisé. Par ailleurs, des programmes de sensibilisation à la conservation ont été menés avec plus de 1.200 enfants.

L’Aceituno est  une plante qui se trouve dans cette zone et qui produit une huile végétale ayant un intérêt considérable aussi bien en cosmétique internationale que pour des usages locaux.