Madagascar – Vohimana, hotspot de biodiversité décembre 13, 2016

Sauver la biodiversité de la forêt par la valorisation des plantes locales. Madagascar est connue pour le nombre impressionnant et la diversité incroyable des espèces qui ne se trouvent que sur l’île. La forêt de Vohimana est une petite portion de la forêt tropicale humide de l’est malgache. Située entre côte et montagne, elle est la quintessence de la diversité des espèces d’amphibiens avec deux fois plus d’espèces présentes sur seulement 6 km2 que sur les 10.000.000 km2 de l’Europe. Elle abrite également 13 espèces de lémuriens, 79 espèces d’orchidées et 160 plantes médicinales.

Actuellement, il ne reste que peu de forêt. Celle-ci est toujours sous pression des trafics de bois et de l’agriculture sur brûlis, qui malheureusement reste l’option agricole la plus simple pour les populations de l’est de la grande île.

Un biologiste suisse a lancé un cri d’alarme en 2000 : au vu des niveaux de destruction de l’époque, les projections estimaient que la forêt pouvait avoir totalement disparu en seulement deux ans.

Olivier Behra a décidé d’agir pour préserver ce site unique au monde, en créant l’ONG L’Homme et l’Environnement, initialement pour porter secours à cette forêt. Soutenir les populations pour qu’elles aient accès à des services sociaux de base et des opportunités économiques non destructrices de l’environnement s’est avéré indispensable.

La richesse de l’environnement local devait permettre de le faire, même si le challenge est complexe face à l’extrême pauvreté persistante. La production d’huile essentielle a commencé à être développée sur place. L’ONG a réussi à impliquer la marque Chanel pour soutenir l’amélioration des conditions de vie des populations. Cette marque a en effet identifié des molécules intéressantes dans les plantes présentes sur le site.

En ce temps, seulement 30% des enfants avaient accès l’école. Grâce aux efforts fournis par L’Homme et l’Environnement, une grande majorité des enfants sont maintenant scolarisés. Un centre de santé a été construit sur le site offrant en particulier et pour la première fois aux femmes des conditions décentes pour accoucher. Une infrastructure d’écotourisme pouvant accueillir des visiteurs nationaux et internationaux a été construite.

Des études du CIRAD (Centre International de Recherche) ont montré que grâce aux actions de Ll’Homme et l’Environnement la déforestation a été moins importante à Vohimana que sur les autres zones forestières du pays, et même dans les parcs nationaux.

statistique Pourtant, les challenges restent importants dans ce pays qui est un des plus pauvres au monde et qui subit les conséquences d’une instabilité politique et institutionnelle presque chronique. Le site reste sous la menace constante  de déforestation, en raison de fortes pressions extérieures et du manque de moyen de gestion des autorités locales. L’agriculture sur brûlis représente également une menace importante. L’absence de contrôles forestiers a entraîné entre 2013 et 2017 la destruction de 235 hectares de forêt.

En 2017, la destruction et brûlis des forêts primaires ont été enrayés par le financement de contrôles forestier grâce au soutien du comité villageois de défense de la forêt.

Le travail qui a été fait à Vohimana depuis plus de 15 ans doit être poursuivi et même renforcé, en particulier pour aider les populations locales à valoriser les plantes incroyables présentes sur leur territoire. Nous devons trouver les moyens de continuer à soutenir la conservation de ce site. La production du gingembre frais de Vohimana qui a été développé pour Chanel doit maintenant pouvoir étendre ses marchés, y compris pour la parfumerie vu la magie de son odeur. Aphloia theiformis est une autre plante de Vohimana sur laquelle plus de 10 ans de recherche ont été menés. Etant une des plantes phares des cosmétiques Yves Rocher, l’accès doit maintenant être offert à plus de femmes et d’hommes qui en auront besoin.

Pour visiter l’infrastructure d’écotourisme et la forêt de Vohimana, c’est par ici.