Cameroun – Tofala Hills – Mondia whitehi décembre 16, 2016

Sauver les dernières populations de gorille de Cross River et de chimpanzé du Nigéria-Cameroun par le soutien économique aux populations vivant aux alentours du sanctuaire de Tofala Hills.

La région tropicale du sud-ouest du Cameroun abrite une diversité unique au monde d’espèces d’oiseaux, d’amphibiens de reptiles et de papillons. On trouve à Tofala Hills plusieurs espèces menacées dont l’un des plus rares primates au monde : le gorille de Cross River. C’est aussi le cas d’une sous-espèces de chimpanzé : le chimpanzé du Nigéria-Cameroun.

Les reliquats de forêts sont sous la pression du déboisement provoqué par l’agriculture extensive pratiquée par les populations locales. La chasse, quant à elle, leur fourni une part importante de leurs protéines. Il ne reste malheureusement qu’une soixantaine de gorilles de Cross river sur la zone et malgré leur faible nombre, ils restent une proie recherchée par les chasseurs de la région. L’idée du projet est de démontrer aux chasseurs traditionnels que leur activité est vouée  à disparaître et qu’il faut trouver des options durables de survie.

Lorsqu’Olivier BEHRA s’est rendu sur le site la première fois en 2010, il y a rencontré l’équipe locale extraordinairement motivée de l’ONG ERuDeF. Cette dernière a été créée et développée par Louis Nkembi, un chercheur incroyablement engagé pour la conservation.  Les actions d’ERuDeF sont orientées dans la sensibilisation de la population pour des changements de pratiques. Ses équipes travaillent d’arrache-pied pour engager les populations dans des pratiques agroforestières durables – même si les challenges restent très importants étant donnée l’importance des populations et de la pauvreté.

Les premières rencontres avec le chef de village de Bechati et « ses chasseurs de gorilles » ont été difficiles. Mais prendre le temps d’écouter et offrir de chercher ensemble des alternatives d’intérêt économique pour les communautés locales a fonctionné. A peine une année plus tard, Olivier BEHRA s’est vu attribuer un couvre-chef de notable du village par le chef qui lui a même donné le nom local de Nkemla.

Au bout de quelques années,  les démarches scientifiques et les procédures administratives engagées par l’ONG ERuDeF ont abouti à faire reconnaitre conjointement par l’administration et les communautés locales, la création d’un sanctuaire de 15.000 hectares de forêts, offrant enfin des chances de sauver les populations de gorille de Cross river du Cameroun.

D’autre part, 16 pépinières ont été mises en place dans les écoles, plus de 6000 élèves sensibilisés à l’environnement dans le programme spécifique de leur région et 3500 arbres ont été plantés dans des zones prioritaires pour la reforestation.

Plusieurs extraits de plantes ont été identifiés dans la zone, parmi lesquels ceux du Mondia whitehi. Il s’agit d’une épice local à l’odeur de vanille. Il est indispensable d’appuyer les communautés locales à valoriser ces produits pour que les forêts puissent montrer son intérêt direct autant que celui de la conservation de l’environnement dans le contexte actuel de modernisation du 21ème siècle.